Les religions, cause ou alibi des guerres ? Ce dilemme est revenu souvent ces derniers mois, surtout face à un Moyen Orient embrasé par l’action de l’EIIL. Pour tenter une réponse, il convient de mener une double enquête : d’un côté, comment le Christianisme est-il arrivé à donner son congé définitif à la violence ; de l’autre, la conception sunnite, et celle shi‘ite, du jihad, objet de visions opposées, de la plus irénique à la plus sanguinaire. Tandis que l’apparition du Califat confirme que l’extrémisme au nom de Dieu est un virus global et contagieux pour des jeunes en quête de gloire, les persécutions subies par les chrétiens attestent que la valeur de leur témoignage réside précisément dans leur vulnérabilité.